Pourquoi parler du financement des écoles privées ?
Avant d'inscrire leurs enfants dans une école, les parents prennent souvent en compte plusieurs paramètres :
- sa localisation ;
- sa réputation ;
- sa fréquentation ;
- son projet pédagogique ;
- et bien sûr, son coût.
Il peut parfois être reproché aux écoles privées de manquer de transparence sur leur coût de fonctionnement et sur où va précisément l'argent demandé aux familles. D'où l'importance pour toute école privée d'être la plus transparente possible à ce sujet.
Est-ce que l’État contrôle le financement des écoles privées ?
L’État contrôle le fonctionnement pédagogique des écoles privées. Elles doivent respecter les grandes orientations du programme de l’Éducation nationale, bien qu'elles puissent l'enrichir ou faire varier les méthodes d'apprentissage.
En revanche, l’État ne contrôle pas les coûts demandés par les écoles privées aux familles pour leur fonctionnement. Il y a une libre concurrence à ce sujet. L'école privée est en effet une entreprise, avec ses recettes et ses dépenses. Elle est gérée comme telle, et le marché de l'offre et la demande détermine les coûts.
Quels sont les frais et les recettes d'une école privée ?
Les frais d'une école privée sont de même nature que ceux d'une école publique. Voici une liste des principaux frais engagés :
- les rémunérations, qui consomment généralement les 2/3 des recettes de l'école : le recours ponctuel à des prestataires extérieurs (interventions artistiques, culturelles) ; les frais de formation continue du personnel, pour qu'il améliore toujours plus ses manières de travailler ; et surtout, les salaires de l'équipe pédagogique et du personnel annexe. Ceux-ci ne sont souvent pas plus élevés que dans le public, mais le nombre d'enseignants par enfant est souvent plus important
- les dépenses de fonctionnement de l'établissement. Il s'agit principalement du loyer, qui dépend du prix du terrain (onéreux selon son emplacement) et des bâtiments. Les dépenses annexes sont les charges d'électricité, d'eau et de chauffage, de conciergerie, les abonnements internet et téléphone, etc.
- les autres frais : les frais d'assurance, les fournitures collectives (livres, cahiers, etc.), la restauration scolaire ou encore les frais de transport scolaire (souvent externalisés).
Pour couvrir ces dépenses, il faut bien sûr des recettes. En général, les écoles privées parlent de "frais de scolarité" pour désigner les frais que doivent débourser chaque mois, trimestre ou semestre les parents. Ces frais ne comprennent généralement pas les repas et les temps de garderie des matin, midi et soir. Les trois principales recettes d'une école privée sont :
- les droits de première inscription (DPI) : d'un montant représentant plusieurs mois de scolarité, ils représentent l'engagement sur la continuité sur plusieurs années de la formation de l'enfant ;
- les frais de scolarité (FS) : sur 10 mois hors vacances d'été où l'établissement est fermé, découpés annuellement, trimestriellement ou mensuellement ;
- les droits annuels d'inscription ou de réinscription (DAI) : ce sont des compléments aux FS parfois justifiées par les frais supportés par l'école pendant les 2 mois de vacances d'été (notamment les rémunérations), ils sont en réalité à réintégrer aux FS, dont ils sont séparés pour faire artificiellement baisser le montant de ces derniers. Par exemple, il est plus "élégant" d'écrire que les FS sont de 100 sur 10 mois et les DAI de 20 (2 mois de FS) que de dire plus honnêtement que les FS sont de 120. Certaines écoles ne facturent pas de DAI.
Est-ce que les coûts d'une école privée font qu'elle est inaccessible pour certaines familles ?
Il y a une grande disparité entre les coûts des écoles privées. Certaines restent accessibles à la plupart des bourses, d'autres non. Il est donc vrai que certaines écoles privées ne sont pas accessibles pour certaines familles. Des bourses sont cependant parfois proposées.